3ème étape : Perros-Guirec - Brest
Veillée d'armes et plans sur la comète
L'étape de lundi a permis à certains skippers de se familiariser avec le nouveau bateau du circuit Figaro Bénéteau. Pour certains, c'était leur première expérience dans la brise à la barre du nouveau monotype. L'occasion pendant la journée de repos précédant l'étape de nuit d'échafauder des hypothèses en vue des prochaines courses du circuit...
Sieste, réparations des bobos techniques, avitaillement, absorption des dernières informations en vue de la navigation de la nuit, telles sont les tâches des concurrents à quelques heures du départ de la troisième étape du Tour de Bretagne entre Perros-Guirec et Brest. L'anticyclone se fait légèrement attendre et la rotation des vents au nord n'est pas prévue avant jeudi matin. La Manche ne délivrera pas les navigateurs sans leur proposer quelques casses-têtes stratégiques : choisir s'il faut privilégier une rotation du vent ou l'utilisation du courant. Observer l'évolution du baromètre et les rotations des vents. Comme l'observe Gilles Chiorri qui fait équipe avec Jérémie Beyou : " Ceux qui gagnent sont ceux qui arrivent à avoir un coup d'avance. La course au large, c'est de l'anticipation permanente. Penser à ce qu'on fait mais savoir déjà ce qu'on va faire dans une heure ou dans dix minutes... ".
Un bilan satisfaisant
L'étape de lundi a permis aux skippers de mieux appréhender le bateau, d'anticiper sur la suite de la saison. Pour la plupart, le nouveau monotype, s'il est beaucoup plus vivant aux allures portantes sera difficile à maîtriser sur les allures de près. Ainsi, plusieurs bateaux se sont trouvés à manquer à virer lors de l'étape qui les menait à Perros-Guirec. " C'est un voilier qui a un plan anti-dérive très fin avec son nouveau voile de quille " explique Gilles Chiorri. " Dès que l'on approche des basses vitesses, le bateau décroche rapidement... " Autre particularité du navire : " Le nombre de bouts est impressionnant. Il faut être très méticuleux, se révéler un vrai petit marin d'intérieur pour conserver le bateau apte à manœuvrer. " commente le navigateur méditerranéen de Delta Dore. Pour Gildas Morvan (Cercle Vert), le vainqueur d'hier, il faudra rester vigilant. " C'est un bateau exigeant au près. La moindre faute de concentration et tu t'arrêtes. Nous avons fait hier une erreur dans notre choix de voile, nous l'avons tout de suite payé avant de retrouver la toile adaptée et revenir sur la tête de flotte. "
Même constat chez Eric Drouglazet (David Ollivier), un des animateurs de l'étape d'hier. Malgré quelques défauts de jeunesse, le bateau correspond bien au cahier des charges. " Mais c'est un voilier qui demande d'être dessus le boulot tout le temps... Au Figaro, on risque de retrouver les plus endurants devant et je ne serais pas surpris qu'on retrouve des écarts plus importants qu'avec l'ancien monotype. " Une perspective qui n'est pas forcément pour déplaire au marin de Névez réputé pour être particulièrement dur au mal.
Changement d'équipage
Pour le reste, la course reprend ses droits. Romain Attanasio (Port Trébeurden) victime d'ennuis de santé a été contraint de déclarer forfait. Il sera remplacé par un joker de luxe en la personne de Sébastien Josse, passé au soixante pieds open et qui reviendra pour quelques étapes à ses anciennes amours.
Loïc Ponceau, le président du comité de course passe quand à lui de voilier en voilier pour régler un problème de VHF dont l'alarme sécurité a tendance à se déclencher parfois de manière intempestive.
Les conditions météorologiques à la pointe de Bretagne devraient permettre une course très ouverte : au régime d'ouest modéré devrait succéder un vent mollissant retournant au secteur sud-ouest. Partis avec le courant, les voiliers devraient commencer à buter contre la renverse aux abords du phare de l'Ile Vierge et dans le Chenal du Four. Autant dire que tout ce qui sera gagné devra être défendu chèrement.
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